Ce que j’ai appris de Rabbi NaHman et M. Miyagi

Je pensais avoir compris le pouvoir de la prière, jusqu’à ce que j’aille à Ouman. Bien avant que je me reconnecte avec le Judaïsme, je me sentais connecté à D.ieu. Cela me semblait insensé qu’un univers surgisse de nulle part et sans raison. Je voulais connaître notre Créateur. J’ai essayé plusieurs moyens et divers chemins: philosophie, méditation, sports d’endurance, musique trance, arts martiaux. J’arrivais à capter ça et là des bouts de Divin, mais la prière était rarement de la partie. Il y a vingt ans, je suis “retourné” au Judaïsme. Mon lien avec la prière était plus solide puisque je mettais les tefilin et priais tous les matins. Mais les moments qui m’émouvaient le plus étaient ceux partagés avec une communauté dansant et chantant dans le style du Rav Shlomo Carlebach.

Puis, cet automne [NdT:à Roch Hachana], j’ai été à Ouman en Ukraine, pour prier sur la tombe de Rabbi NaHman de Breslev. Et j’ai vécu quelque chose d’un autre niveau. Beaucoup de gens prient avec ferveur, mais les Breslevers, élèves/suiveurs du feu leader Hassidique Rabbi NaHman, y ajoutent une touche personnelle: l’Hitbodedouth. En gros, ils déversent leur coeur comme s’ils parlaient avec leur meilleur ami. Ils le font à haute voix, tous les jours et souvent avec de véritables larmes. Devant ce “spectacle”, certains penseraient qu’ils sont fous. Pas moi.

Ce rassemblement à Ouman est à comparer à un “Burning Man Juif”. Il y a bien sur de la créativité, mais la décadence et les substances en moins – au mieux limitées généralement à un peu de Whisky. L’expérience humaine est par intermittence forte, sainte et contemplative.

Deux moments se distinguent. Autour du Kever, la tombe de Rabbi NaHman, il y a une grande synagogue où l’on prie 24/7 seul ou en petits groupes. Vous entendez des cris d’une sincérité déchirante. J’ai visité les tombes de beaucoup de Saints en Israël. Chacune à sa propre énergie. Celle de Rabbi NaHman était électrique. J’ai senti sur la tombe un flux de lumière me traverser et lorsque j’ai demandé conseil pour savoir sur quoi commencer à prier, la réponse est venue instantanément. En tant que “Le Talmudiste Accidentel”, je partage ce que j’aime à propos du judaïsme avec une large audience au quotidien. J’ai donc prié avec beaucoup de ferveur pour je puisse être un canal adéquate pour la lumière de D.ieu, sans l’obscurcir ou la limiter à cause d’un ego mal placé. Cette prière me donne désormais des forces avant chaque vidéo live sur internet. Le second moment s’est déroulé dans une immense tente, en chantant un “nigoun” (mélodie hassidique sans parole) avec 2500 autres personnes dans une sorte de rugissement tribal qui a certainement percé le firmament. C’était une extase, c’était revivifiant et je voulais juste que ça dure éternellement. N’importe quel bonhomme autour de moi était comme un frère et nous étreignons de parfaits inconnus toute la journée. Mis bout à bout, ces moments m’ont suscité des moments de clarté.

A Ouman, je n’ai pas juste prié pour une longue vie, la santé, l’amour et la réussite dans mon travail. Ces demandes sont essentielles pour tout le monde, et c’est bien de les faire, mais trop souvent elles échappent à notre contrôle. Ce pour quoi j’ai prié c’était d’avoir un but clair, la force de l’atteindre et une franche humilité plutôt qu’une certitude arrogante. Et dès que j’ai demandé de l’aide pour ces qualités, j’ai physiquement senti que ma prière avait été entendue.

 

Dans le film “Karaté Kid” de 1984, un ado harcelé par ces nouveaux camarades demande à un homme d’entretien et maitre de karaté , M. Miyagi, une leçon pour l’aider. Tout ça pour apprendre à laver et polir des voitures. “Cirer, Lustrer. Main gauche, Main droite.” ne cesse de lui dire M. Miyagi. Et bien sur le gosse a de nouveau l’impression d’être blousé jusqu’à que ces mouvements lui permettent de parer un coup de poing. Il réalise alors qu’il n’a fait que s’entraîner et qu’il peut désormais se défendre lui-même avec force et grace.

C’est exactement la même chose avec la prière. Nos mots et mouvements peuvent facilement devenir machinaux. Nous accomplissons le commandement, mais ce n’est que dans les moments d’intensité que nous ressentons sa force. J’ai ressenti cette intensité à Ouman.Hélas, de tels pics sont de courte durée, et je dois prier régulièrement pour continuer à développer ces qualités indispensables. Heureusement, une trace de l’énergie d’Ouman est revenue avec moi. Je le sens en écrivant ces mots. Je la sens plus quand je prie. Ce genre de prière est une action. Elle guérit. Elle répare. Et cela favorise la paix dans le monde.

 

Traduit et adapté d’un article en anglais de Salvador Litvak facebook.com/accidentaltalmudist paru sur http://jewishjournal.com/opinion/accidental-talmudist/226751/learned-rebbe-nachman-mr-miyagi/ 

La témérité spirituelle

L’Homme, joyau de la création, a été créé libre. Il peut s’il le désire, créer son propre malheur. Rien n’est plus simple; il lui suffit pour cela de sombrer dans le désespoir et l’illusion. […] Le pessimisme naturel est le fruit d’une vision erronée de la réalité; il est le produit de l’illusion morbide, elle même nourrie de nos fautes passées.

Parmi ces fautes troublant l’esprit et brouillant l’âme rationnelle, il n’y a pas de source de contamination spirituelle et intellectuelle plus grande que l’utilisation malsaine et dégradante du membre sacré de la procréation. […] C’est aussi l’endroit où la corruption et le vice ont la plus grande facilité à s’infiltrer. […] Chaque relation interdite, désirée ou à plus forte raison consommée, entache son regard sur le monde d’un soupçon supplémentaire d’égoïsme.

La solution ?

Oublier son passé. Parler avec Hachem. Respecter Chabbat. Recommencer.

Le futur n’a aucune raison d’être un remake du passé. Il faut d’abord croire qu’un nouveau départ est possible, à chaque instant. Il ne faut jamais succomber à la tentation du rabâchage, et à l’inverse se vouer à la pratique d’une amnésie volontaire de son passé aussi troublant ou éprouvant qu’il a pu être. C’est le premier secret de la Téchouva. Dés que tu as accepté cet enseignement dans sa profondeur, plus rien ne peut briser ton retour vers ta véritable nature, ton retour vers Hachem.

Le second secret du retour consiste à s’adresser à Hachem dans sa langue maternelle et dans un langage qui vient du coeur aussi simplement que de parler à son père ou son ami. Même si, au début, cela te semble difficile, presque impossible et qu’aucun mot ne peut sortir de tes lèvres ou de coeur. Même s’il te semble que personne ne s’intéresse à ce que tu dis ou que personne ne t’entend. Persévère. Il n’y a pas besoin de paroles complexes ou de langage érudit façon Molière. Oblige-toi simplement à parler avec Hachem avec TES mots un moment fixe chaque jour. Si tu accomplis cet exploit, tu t’inscris dans l’objectivité de l’héroïsme hébraïque, car l’essentiel de la hardiesse tient dans l’assiduité et dans la persévérance.

Le troisième secret est lié à chabbat. Celui qui respecte chabbat de tout son coeur, dans la joie et qui ne se tourmente pas de ses préoccupations mondaines reçoit en retour une vitalité divine et retrouve un désir de spiritualité lui permettant de découvrir que les cieux sont grands ouverts pour lui.

Adapté du livret « Les Cieux sont ouverts » publié par Breslev Yavniel du Moharoch.

7 Conseils pour faciliter l’Hitbodedouth

  1. Commencer par 5min par jour, tous les jours.
  2. La nuit étant un moment plus propice et plus calme pour la majorité d’entre nous, essayer de le faire juste après Arvit par exemple.
  3. Parler naturellement et simplement.
  4. Toujours commencer par des remerciements quelque soit sa condition.
  5. Une fois par semaine, veille de chabbat, prendre si possible un peu plus de temps pour faire le point sur sa semaine, sur ses fautes, ses accomplissements, ses moments d’Hitbodedouth, ses midots, les merveilles vécues, etc…
  6. Une fois par mois, veille de Rosh Hodesh, essayer de passer plus de temps pour bien entrer dans le mois. C’est un moment propice à la techouva.
  7. Ne pas parler de Parnassa dans la hitbodedouth de Chabbat.

 

Qu’est ce qui vous empêche de prier VRAIMENT ?

Prendre conscience des obstacles auxquels nous sommes confrontés à la prière sincère est une première étape.
Dans le Likouté Moharan II, Leçon 1, Rabbi Nahman révèle trois obstacles fondamentaux qui empêchent notre capacité à se connecter à Dieu par la prière, et ils sont chacun enraciné dans des 'Midot rahot' , les traits de caractères négatifs.

La Haine

« Ne méprisez personne. » (Pirké Avot 4: 3). Lorsque nous considérons les autres comme inférieurs, lorsque nous n’aimons pas, avons un mauvais ressentiment ou méprisons une autre personne, notre capacité de prier est gravement endommagé. Il nous manque la capacité à reconnaître ‘Tselem Elokim’, la forme divine des autres personnes. Par conséquent, nous ne sommes pas en mesure de reconnaître la nature précieuse de notre propre âme non plus.

Foi (Emuna) Incomplète

Lorsque nous avons une Emouna (foi) incomplète et sommes remplis de doutes qui nous empêchent de vraiment croire que Dieu écoute nos prières, nous sommes incapables de prier sans réserve. Rabbi NaHman nous dit que cette foi incomplète est tachée d’idolâtrie. Il nous dit aussi que « Une mesure de la bonté de Dieu est l’importance qu’Il donne à chaque individu. » Vous êtes important pour Lui et Il écoute, désire vos prières. La foi et la croyance sont composants essentiels de la prière.

Ne pas Valoriser le Spirituel

La promiscuité sexuelle et l’immoralité (qui peut conduire à des sentiments de dépression, de dévalorisation, et l’éloignement de notre être spirituel) peuvent mettre la prière hors de notre portée. En considérant notre corps et nos désirs corporels comme les forces dominantes dans nos vies, et en regardant les autres comme des êtres physiques d’abord et êtres spirituels en second (voire pas du tout), nous arrêtons net le chemin de la croissance spirituelle.

Mais la bonne nouvelle, c'est que même si ces obstacles (ou d'autres)  à la prière sont présents, il n'est jamais trop tard pour se rapprocher de Dieu.Vous pouvez parler/prier Dieu de tout, et demander son aide pour tout, y compris vos difficultés avec la prière elle-même.

Hidbodedut

Parlez à Ha’chem dans vos propres mots (Hidbodedut), sur les difficultés que vous rencontrez avec la prière, et demandez-lui de vous aider. Dites-lui que vous êtes ouvert au changement et à la croissance spirituelle.
Demandez à Ha’chem de vous aider à reconnaître le ‘Tselem Elokim’ de votre voisin bruyant; de reconnaître sa main dans les moments de votre vie; pour vous aider à voir plus spirituel que le physique et matérielle, etc… Vous pouvez parler/prier D’ieu de tout, et demander son aide pour tout, y compris vos difficultés avec la prière elle-même.

Traduction et adaptation libre de: http://www.breslov.org/what-stops-you-from-really-praying/

Hitbodedouth Express

  1. Faire une pause dans ton activité du moment
  2. Prends une bonne respiration
  3. Commence par remercier Ha’Chem à propos de 2 choses de ta vie (une actuelle et une du passé)
  4. Demande à Ha’Chem de l’aide pour 2 choses purement matérielles (une en rapport avec ta journée et l’autre pour un futur proche ou pas)
  5. Demande à Ha’Chem de l’aide pour 2 choses Spirituelles (une en rapport avec ta journée et l’autre pour un futur proche ou pas)
  6. Demande à Ha’Chem qu’Il aide le peuple Juif de 2 manières différentes.
  7. Ou a/ Demande à Ha’Chem qu’il te donne la force de Lui parler demain et dis Merci. Sinon b/ continue de parler et reviens au 7a/ quand tu as finis.

librement traduit depuis http://www.breslov.org/jewish_meditation/

Chabbat et Hitbodedouth 2/4

« S’il s’agit de prendre du recul, cela peut se réaliser n’importe où, n’importe quand, n’importe comment, pourvu que l’idée soit sauvée. Pourquoi [le chabbat] spécifiquement le 7ème jour ? Et pour la méditation [hitbodedouth] pour ne pas la remplacer par de la relaxation ou une promenade ?

C’est que Chabbat autant que Prière sont des principes de foi.

– Rav Itzhak Israel Besancon – La Porte du Ciel – 67 (extrait)