Tu pries. Mais as-tu pensé à tes frères ?

Il était une fois, deux frères qui avaient grandi dans la plus grande misère. Lorsqu’ils eurent grandi, l’ainé décida de partir tenter sa chance dans une autre ville.

« Ne vous inquiétez pas » leur dit-il. Je ne vous oublierai jamais. « Dès que je commencerai à gagner de l’argent, je vous en enverrai. »

Mais son nouvel univers l’en détourna rapidement. Il travailla dur pour s’installer et commença à faire fortune, mais oublia vite sa promesse. La nouvelle de sa richesse parvint aux oreilles de son jeune frère qui pendant ce temps se démenait pour subvenir à ses propres besoins et ceux de son père vieillissant. Le cadet décida donc d’aller le retrouver pour lui demander de l’aide.

Au terme d’un long et difficile voyage, le jeune arriva à la somptueuse résidence de son frère. Mais le majordome refusa de laisser entrer le jeune homme en guenilles. « Annoncez à mon frère que je suis là ! cria-t-il. Il vous confirmera qui je suis. »

Reconnaissant la voix, l’ainé craignit qu’on ne l’assimile avec ce misérable. Quand le serviteur vient annoncer qu’une personne prétendant être son frère s’était présentée à la porte, il rétorqua: « Je n’ai pas de frère. ».

Le pauvre jeune homme s’en retourna donc sans un sou et l’ame en peine chez son père.

Plus tard, la même année, le fils riche apprit que son père était agonisant. Plein de remords et d’amertume, il se rendit au taudis qu’habitait sa famille dans l’espoir que son père le pardonnerait et le bénirait malgré tout. Luxueusement vêtu comme à son habitude, il frappa à la porte. Son jeune frère lui ouvrit sans dire un mot et le conduisit au chevet de son père.

« Père, c’est moi, votre fils ! dit-il en pleurant. Je regrette terriblement de vous avoir abandonnés. Pardonnez-moi ! Bénissez-moi.

– Un autre fils ? répondit le père d’une voie faible. Mais je n’ai qu’un seul fils… Si mon fils n’a pas de frère comment pourrais-je avoir un autre fils ? »

Pour recevoir la bénédiction de son Père, un Juif doit commencer par se définir lui-même comme frère des autres Juifs. En reconnaissant ce qui les lie les uns aux autres, les Juifs méritent leur titre d’enfants d’Hachem, qui est le Père aimant de tous les Juifs. C’est là le sens de la dernière bénédiction de la Amida, dans laquelle nous prions pour la paix: « Barékhénou Avinou Kéekhad – Bénis-nous, Père, comme si nous étions un. »

 

Extrait de la leçon du Jour 107 du livre « Priez avec Feu – 2 » du rav Heshy Kleinman